Publié le 7 mai 2021 Mis à jour le 30 novembre 2022

Lauréat du prix 2020 pour sa thèse de droit social « Réalisme et rationalités de la législation relative aux ouvriers et à ceux qui les emploient.1791-1841. Contribution à une critique du droit du travail », UMR Centre de recherches critiques sur le droit (CERCRID), École doctorale Droit.

 
Parcours et thèse
Présentation

Après une Licence en droit obtenue à Dijon, je suis venu à l’université Lumière Lyon 2 pour faire un Master en droit social, au sein de l’Institut d’Etudes du Travail de Lyon (IETL). La réalisation d’un mémoire en Master 2 m’a confirmé dans ma volonté de faire de la recherche. Ce mémoire m’avait amené à traiter un sujet dans l’air du temps – si j’ose dire – et je voulais revenir à quelque chose de plus classique pour la thèse. Me fut ainsi suggéré de travailler sur « le réalisme du droit du travail », idée ancienne, et même authentique lieu commun, selon lequel le droit du travail serait un droit proche des faits. J’ai pu bénéficier des meilleures conditions pour réaliser ce travail doctoral, puisque j’ai obtenu un contrat doctoral puis deux contrats d’ATER. Malgré ce relatif confort matériel, dont tous les thésards et thésardes n’ont malheureusement pas la chance de jouir, mon travail de recherche m’a parfois plongé dans des états dépressifs que j’espère n’avoir plus jamais à connaître. Sans vouloir faire de mon cas une généralité, je tiens à souligner que la souffrance psychologique des doctorants et doctorantes, si elle n’est pas universelle, est un problème qui m’est apparu suffisamment récurrent durant mes années de thèse pour mériter réflexion collective et prise en charge institutionnelle. Je retiens néanmoins de mon expérience de thèse les moments exaltants où l’esprit bouillonne, exulte. Ces moments sont très nombreux et intenses. Je recommande donc à toute personne qui tire plaisir à l’activité intellectuelle, de s’engager dans un parcours doctoral, sans hésiter. Le doctorat permet d’ailleurs de faire beaucoup de belles rencontres, avec des personnes qui partagent ce goût de la « prise de tête ». Pour ce qui est de la thèse que j’ai finalement soutenue, elle illustre un phénomène typique de la recherche : la part du hasard dans la direction que prend parfois le travail. Je me suis ainsi retrouvé à rédiger et soutenir une thèse qui est en partie une thèse d’histoire du droit. Plutôt qu’étudier le réalisme du droit du travail contemporain, j’ai en effet préféré m’engager dans une critique de l’hypothèse qui sous-tend l’idée du réalisme du droit du travail : l’hypothèse selon laquelle le droit n’aurait pas toujours été réaliste, l’hypothèse – plus précisément – selon laquelle le réalisme aurait surgi d’une rupture épistémologique et politique dont le moment 1900 serait le siège. Ma thèse consiste ainsi à démontrer que tout ce qui justifie qu’on parle de réalisme à propos du droit du travail d’aujourd’hui, se retrouve dans le droit du travail des origines, celui de la Révolution et du premier XIXe siècle. Le choix de cette approche historique, pour n’avoir pas du tout été anticipé durant les premières années de la recherche, n’en fut pas moins heureux. Il a séduit les sections 01 (droit privé) et 03 (histoire du droit) du CNU, ainsi que le jury des prix de thèse de l’AFDT (association française de droit du travail et de la sécurité sociale) et de l’université Lumière Lyon 2. Jeune docteur qualifié, j’ai ainsi pu candidater l’an dernier à des postes de MCF, sans succès malheureusement. Je retente donc un tour de France en 2021, après une année réjouissante et bien remplie, qui m’a donné l’occasion de réaliser deux post-docs, d’écrire plusieurs articles, d’assurer divers enseignements. Aujourd’hui, la thèse me paraît déjà loin, mon moral n’a pas été aussi stable depuis de nombreuses années, et mon désir de devenir enseignant-chercheur n’a jamais été aussi fort.

Participation au concours

Les motifs de ma participation au concours sont divers. Tout d’abord – et cela va sans dire – il n’y avait vraiment aucune raison de ne pas participer à un concours ouvert par l’université dans laquelle j’avais réalisé une partie de mes études et surtout mon doctorat. Mais au-delà de ces considérations d’opportunité, le prix de l’université Lumière Lyon 2 m’attirait pour deux raisons. Premièrement, il s’agissait d’un prix octroyé par l’université Lumière Lyon 2, université à laquelle j’ai beaucoup aimé appartenir et qui demeurera pour moi un modèle d’établissement d’enseignement supérieur, où se croisent sans se confondre la science et la politique. Deuxième raison de mon attirance pour le prix de thèse de l’université Lumière Lyon 2 : son caractère pluridisciplinaire. Je suis en effet très attaché – et ma thèse l’illustre – au dialogue entre les diverses branches du savoir. Voir mon travail récompensé par un jury aux provenances disciplinaires variées est donc pour moi un véritable honneur.

Questionnaire de Proust


Laurent Willocx se prête au jeu du questionnaire de Proust.
 

  • Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?

Une ville chaude et ensoleillée, peu importe laquelle, pourvu qu’elle ait de charmantes terrasses, où boire des verres avec des ami.e.s ou avec des inconnu.e.s.

  •   Quel est votre film culte ?

Jurassic Park de Steven Spielberg (1993)

  •   Si vous n'étiez pas devenu docteur dans votre discipline à Lumière Lyon 2, qu'auriez-vous aimé faire ?

Artiste.

  •   Quel est votre mot favori ?

Douce.

  •   Qu'est-ce qui vous fait peur ?

Le désir de chef.

  •   Quel est le don que vous aimeriez posséder ?

Le don de chanter, de charmer, émouvoir un public uniquement par le son de ma voix.

  •   Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?

Paul B. Preciado, Je suis un monstre qui vous parle. Rapport pour une académie de psychanalystes.

  •   Que vous reproche-t-on souvent ?

De toujours attendre le dernier moment.

  •   Qu'est-ce qui vous fait rire ?

La provoc.

  •   Que détestez-vous ?

L’indifférence à la souffrance d’autrui.

  •   Quelle est votre devise ?

Je n’ai pas de devise. 

  •   Quel est le moment de la journée que vous préférez ?

La fin de journée, le début de soirée.

  •   Avez-vous un modèle (scientifique, essayiste, personnalité…) ou une personne qui vous inspire ?

Je suis inspiré par toutes les personnes qui essayent de vivre en accord avec leurs idées, de penser leur pratique et de pratiquer leur pensée.